Entrez dans l’imagination créative de William Kentridge avec cette série exclusive en neuf parties. Une inauguration célébrant la procrastination, la réflexion et le désordre. On y voit l’artiste sud-africain invoquer son double avec lequel il se dispute sur les graines intangibles de l’inspiration.

La Covid fait rage et Kentridge réfléchit au corps humain. Utilisant les premières techniques cinématographiques — et le gag du miroir des Marx Brothers — la magie de Méliès règne. Des figures dansent sur des tableaux et des carnets tandis qu’on parle d’identité et de représentation corporelle.

Tandis que les doubles se questionnent sur l’optimisme qui existe entre la pointe d’un crayon et le bloc en dessous, une question épineuse se pose : “Pourquoi ne pas tout simplement s’arrêter ?”. S’ensuit alors l’intervention inopinée d’une procession entraînante, et de la joie qui l’accompagne.

Kentridge est ici contemplatif. Il lutte avec la nature volage de la mémoire, du temps et de l’espace. Le souvenir de la peinture d’un panorama dans la maison de ses grands-parents, aboutit à une leçon sur les points de fuite, et à l’idée qu’un beau paysage n’est qu’une question de perspective.

Un dialogue sur la mythologie grecque aborde le travail de Kentridge en tant que metteur en scène, dont les répétitions de son opéra collaboratif, Waiting for the Sibyl. Une folle méditation sur la mortalité, le destin et l’incertitude — des thèmes poignants en ces temps de maladie et de guerre.