Le maître du macabre Kiyoshi Kurosawa transpose à la télé son talent incantatoire pour l’effroi avec cette minisérie sinueuse. Interrogation à l’ambiance inquiétante et caustique sur le traumatisme historique, Shokuzai est un thriller psychologique ravageur qui fait monter la tension dès le départ.

Maintenant que les histoires des témoins ont été racontées, c’est au tour de la matriarche Asako de s’emparer de la scène pour une conclusion glaçante. Des vérités surgissent au son de la musique lancinante de Yusuki Hayashi, et Kiyoshi Kurosawa nous révèle le prix à payer lorsqu’on tourne la page.

Le spectre de la violence masculine plane lourdement sur ce deuxième épisode qui se concentre sur un autre des jeunes témoins du terrible incident. Pour Maki, quinze années de remords et de honte ont coagulé en fureur réprimée qui explose bientôt en une tentative de rédemption moralement discutable.

De sombres secrets de famille surgissent dans ce troisième épisode, le plus percutant jusqu’ici des ruminations purgatoriales de Shokuzai sur le chagrin refoulé. Une analyse déchirante de l’apaisement psychologique devant une angoisse incurable portée par une Sakura Andō des plus intense.

Shokuzai prend un tournant espiègle et mordant dans ce quatrième épisode où la rivalité entre deux sœurs atteint un paroxysme des plus extrême. À cheval entre la comédie et la tragédie, Kurosawa change de rythme avec maestria pour s’éloigner de la morosité des chapitres précédents.